Comment habiter le monde lorsqu’on est une femme au 21e siècle ? Quelle place y occuper… quand publicité, mode et apparence dominent ? Le corps y est normé, retouché, opéré, exposé et sexualisé. Pour s’en extraire : parfois on se cache, on se dissimule, on essaie de devenir transparente : capuche, voile, tennis. Bref, on se fait discrète, on essaie de disparaître.
Une partie de mon travail est un écho à ce questionnement d’un entre deux constant : désir d’être femme, d’être féminine, et craindre le regard de l’autre. Pour réaliser mes “Blue ladies”, j’imprime sur un fond travaillé notamment avec de la feuille d’or des silhouettes féminines. Grâce à la technique du monotype, combinée à des pochoirs, ces corps ont des contours imprécis, parfois comme rongés de l’intérieur. Le mélange de couleurs utilisé rappelle volontairement le miroitement des ailes de papillon. Ces femmes deviennent ainsi : des ombres qui apparaissent et disparaissent, des êtres « homochromes », sorte de de caméléons qui endossent un camouflage précieux.